Bureau des Arts

Catalogue des spectacles

Vous pouvez trouver ici le catalogue visuel des spectacles proposés par le BdA pour le prochain tirage.

Théâtre Silvia Monfort

Jogging – HANANE AJJ ALI

Cet étonnant Jogging nous fait suivre les histoires de quatre femmes venues du monde arabe, bien loin des stéréotypes qui les accablent habituellement. Une performance humoristique qui peut s’avérer très sombre. Quand le public arrive, Hanane Hajj Ali est en place. Vêtue de noir, elle s’étire, s’échauffe, prépare sa voix pour un « seule en scène ». Hanane, à moins que ce ne soit Médée ? L’antique et la contemporaine, celle qui tue ses enfants ou celle qui les sacrifie sur l’autel des guerres du Moyen-Orient. Tout est question de points de vue. Avec Jogging, la comédienne et autrice Hanane Hajj Ali s’inspire de sa vie de femme, mère, comédienne et citoyenne qui, tous les jours, court dans les ruelles de Beyrouth afin de prévenir le stress, la dépression et l’ostéoporose… Peu à peu, elle transforme ce parcours de santé en une plongée dans les méandres de ses rêves et de ses craintes les plus intimes. Percutante, elle livre un défi radical aux préjugés qui discréditent les femmes du monde arabe.

King Kong théorie – VANESSA LARRE

À sa sortie en 2006, King Kong Théorie s’affirme d’emblée comme un texte décisif. À travers son témoignage musclé, Virginie Despentes repose la question de la condition des femmes – et des hommes – dans notre société, après son passage dans le deuxième millénaire. Est-ce que la révolution sexuelle, près d’un demi-siècle plus tôt, a permis au monde d’évoluer vers plus de tolérance, de reconnaissance et de justice ? Dans la mise en scène de Vanessa Larré, le propos percutant et toujours d’actualité de Virginie Despentes, incarnée par trois comédiennes lumineuses, agit comme un coup de fouet euphorisant. L’analyse y est subtile et documentée ; elle dévoile, au fil du récit, une pensée brillante et universelle. La metteuse en scène opte pour une répartition à trois voix de ce texte qui n’était pas conçu pour le théâtre. Tout y est dit sans colère, sans besoin de revanche. Chaque parole sonne juste et fort, comme un couperet, et compose un plaidoyer magistral pour un nouveau féminisme.

Athénée – Théâtre Louis Jouvet

Lundis Musicaux

Artistes complices lors de leur soirée dédiée aux chansons de West Side Story, Neima Naouri et Pablo Campos se retrouvent aux côtés du pianiste Alphonse Cemin pour une soirée consacrée au génie de Sondheim.

Chant Neima NaouriPablo Campos • Piano Alphonse Cemin

3 juin 2024 – 20h

https://www.athenee-theatre.com/saison/spectacle/neima-naouri-pablo-campos-alphonse-cemin.htm

Diari d’Amore

Une scène prend place dans une maison de campagne, l’autre dans un appartement bourgeois. La première voit débarquer une jeune fille, Barbara, dans la vie tranquille de Flaminia et Cesare, dont Barbara est l’amante. La deuxième nous présente un couple au lit, Francesco et Marta, en train de discuter des choses du quotidien jusqu’à ce que Marta révèle une vérité inattendue – sans réaction particulière de Francesco…

Pour sa première mise en scène de théâtre, le cinéaste multi-primé (Ours d’argent à Berlin en 1985 avec La messaè finitaDear Diary prix de la mise en scène à Cannes en 1993 et La stanzadel figlio, Palme d’or au Festival de Cannes en 2001) a choisi deux textes de Natalia Ginzburg, Fraise et crème (1966) et Dialogue (1970). Cette figure iconique de la littérature italienne du XXème est connue pour son regard ironique porté sur la famille et le couple en général.

Ses pièces ouvrent le rideau sur des scènes d’intimité domestique où le conflit cède la place à l’indifférence, en dévoilant la fatuité des hommes et des femmes, émotionnellement et moralement ineptes. L’autrice joue avec les valeurs chères à la bourgeoisie : mariage, fidélité, maternité, amitié, sont traités avec des paroles d’une futilité qui en révèle la fragilité. Cette légèreté devient une clé de lecture froide, qui transforme en comédie des évènements de la vie des protagonistes qui seraient dans d’autres circonstances de véritables tragédies.

Un choix fort de Nanni Morretti, connu pour ses mises en scène engagées avec son documentaire sur le parti communiste italien La cosa (1990), sa critique de Berlusconi en 2006 avec Il Caimano, ou ses analyses des rouages familiaux dans Tre piani (2021). Les deux pièces seront interprétées par un brillant casting servi par Valerio Binasco, Daria Deflorian, Alessia Giuliani, Arianna Pozzoli et Giorgia Senesi, bien connus en Italie.

D’après ‘Fraise et crème’ et ‘Dialogue’ de Natalia Ginzburg • Mise en scène Nanni MorettiScénographie Sergio Tramonti • Lumière Pasquale Mari • Costumes Silvia Segoloni

Avec Valerio BinascoDaria DeflorianAlessia GiulianiArianna PozzoliGiorgia Senesi

En italien surtitré en français

12 juin 2024 – 20h

https://www.athenee-theatre.com/saison/spectacle/diari-d_amore.htm

Comédie-Française

Les Démons (salle Richelieu)

En adaptant « Les Démons » de Dostoïevski pour sa première création à la Comédie-Française en 2021, le metteur en scène belge Guy Cassiers marquait l’entrée au Répertoire de ce roman pamphlétaire de l’auteur russe.

Dostoïevski en débute l’écriture après avoir assisté au Congrès de la paix à Genève en 1867, et alors que la Russie s’apprête à être bientôt secouée par l’assassinat d’un étudiant insoumis, fomenté par l’activiste révolutionnaire Serge Nétchaïev. Dans tous ses projets théâtraux, Guy Cassiers prête attention aux points de rupture de l’histoire européenne. Comme pour Albert Camus, qui compte parmi les nombreux adaptateurs du roman, ces personnages possédés ne sont pas « des créatures absurdes » mais « des âmes déchirées ou mortes, incapables d’aimer et souffrant de ne pouvoir le faire, voulant et ne pouvant croire, qui sont celles mêmes qui peuplent aujourd’hui notre société et notre monde spirituel. »
Maître dans l’alliage de l’image vidéo et du jeu d’acteur, le metteur en scène conçoit un dispositif scénique innovant à même de faire résonner le conflit entre la génération, devenue stérile, des pères – révolutionnaires de salon qui n’ont fait que parler sans rien produire de concret – et celle des fils – qui la dénonce tout en refusant de prendre la moindre responsabilité pour travailler à un nouveau modèle, jusqu’à devenir nihilistes. La Salle Richelieu devient ainsi une chambre d’écho, celle d’une société minée par la manipulation des médias et la fanatisation. La Troupe y offre la construction, à vue, d’un monde artificiel, nourri par la frivolité, avant de mettre en œuvre sa destruction.

Metteur en scène : Guy Cassiers
Scénographie : Tim Van Steenbergen
d’après Fiodor Dostoïevski

La Dernière nuit de Don Juan (Studio Théâtre)

Deuxième pièce d’Edmond Rostand, avec « Cyrano de Bergerac » programmée cette saison, cette « Dernière Nuit » signe la rencontre de Don Juan avec le Diable, qui avait accepté de lui donner dix années de sursis…

Il vient ce jour à Venise lui réclamer son dû sous l’apparence d’un marionnettiste. Le combat s’amorce alors, Polichinelle s’adressant à l’épouseur du genre humain à travers son castelet. La pièce est une vraie joute oratoire entre ces deux êtres exceptionnels, bientôt rejoints par mille et trois ombres, à savoir les femmes que Don Juan a séduites. Ancienne membre de l’académie de la Comédie-Française, Maryse Estier est passionnée par l’œuvre d’Edmond Rostand, à l’origine de sa vocation pour le théâtre et dont elle a déjà monté L’Aiglon. Pour sa première mise en scène avec la Troupe, elle a choisi sa dernière pièce : « Le savant mélange d’élégance, d’humour et d’enfance qui caractérise son œuvre chavire ici dans un poème dramatique féroce. On y découvre un Rostand auquel on ne s’attend pas : atrabilaire et iconoclaste. » De fait, dans cette déconstruction du mythe de Don Juan, l’auteur au terme de sa vie semble régler ses comptes avec ses propres vanités. Pour parfaire son piège, le Diable s’allie avec les fantômes des mille et trois maîtresses de Don Juan ; en contrepoint des habituelles pleureuses délaissées, elles participent à renverser ses certitudes et par là l’habituel récit masculin de la conquête. La metteuse en scène, qui présentera Marie Stuart de Friedrich Schiller en novembre 2023 au Théâtre Montansier à Versailles dont elle est artiste associée, aime révéler la beauté rythmique de tels textes atemporels. Elle nous fera entrer dans le cauchemar du damné fanfaron, assuré jusqu’au bout de sa superbe sans comprendre à quel enfer le condamnera ce diable facétieux.

Adaptation et mise en scène : Maryse Estier
Scénographie et lumières : Lucien Valle
Costumes : Anaëlle Misman
Musique originale et son : John Kaced
Marionnettes : Adèle Collé

Avec : Baptiste Chabauty et Edith Proust

L’IVT (International Visual Theatre)

Les confinés

Le premier confinement a bougé beaucoup de lignes dans notre société. Notre rapport à notre vie, à notre avenir a été redéfini. Aussi, nous avons dû explorer notre relation avec nos voisins, notre relation avec la technologie et enfin la relation entre les générations. Comment l’événement majeur de l’année 2020 a modifié nos rapports humains, dans notre relation avec nous-même et dans la formulation de nos espérances ? Cette pièce questionne une rupture idéologique actuelle entre les générations. Cette histoire nous apporte une lueur d’espoir et des pistes de positionnement des générations les unes avec les autres. Des choses dures sont dites et entendues. Des questions doivent être posées. Mais ce sont nos actions qui, toujours, parlent plus que nos mots.

Nous connaissons parfois moins nos voisins directs, ceux qui respirent le même air que nous, boivent la même eau que nous, que d’autres individus lointains, regroupés par centre d’intérêts sur les réseaux sociaux. Cette création artistique, nous invite à nous ouvrir à ceux avec qui nous cohabitons. C’est une invitation à la rencontre.

Coproduction Théâtre du Grand Rond (Toulouse) // Soutiens NTH8 / Nouveau Théâtre du 8e (Lyon 8ème), Conseil Régional Auvergne-Rhône Alpes, Ville de Lyon

Lavoir Moderne Parisien

Mère

MÈRE, c’est une satire économico-familiale.

Un stage sur les relations mères-filles.

Six femmes. Ou plutôt, six filles. Une médiatrice implacable, et son assistante un peu trop enthousiaste, chapeautent quatre jeunes femmes venues régler leurs problèmes avec cette figure maternelle. Dans leurs quêtes de résolutions, elles s’aventurent sur une réflexion autour de la redevabilité et du travail gratuit, créant des parallèles entre économie domestique et économie politique. Certaines se transforment en expertes-comptables obsédées par les chiffres et les reconnaissances de dettes quand d’autres tentent de renverser l’ordre établi par la médiation.

Combien ça coûte ?

Comment quantifier le bonheur familial ?

La tendresse ? Le soin ?

En cherchant à trouver un rapport tarifé à tout, elles embarquent le public avec humour. Interrogeant les inégalités de richesses au sein des familles, le spectacle tente peu à peu d’offrir de nouvelles représentations à ce mot abondamment examiné: MÈRE.

Écriture et mise en scène Ambre Matton

Avec Camille Arrivé, Carla Gauzès, Ambre Matton, Rosa Pradinas, Raphaëlle Simon, Mathilde Wind

30 mai 2024 – 21h

https://lavoirmoderneparisien.com/programmations/mere/

Théâtre de la Ville – Paris

Juliet & Romeo

Conception de Ben DUKE

Le romantisme peut-il survivre à la crise de la quarantaine? Juliette et Roméo reviennent sur les traces de leur passion perdue, cherchant à comprendre pourquoi elle leur a échappé. Leur drame, c’est que toutes les pièces de théâtre, toutes les notes de musique et tous les ballets en leur nom les renvoient à l’amour absolu qu’ils incarnent aux yeux de tous. Maniant aussi bien la langue de Shakespeare que la plus triviale des disputes, les deux interprètes portent à la perfection l’écriture ciselée et l’humour crépitant de Ben Duke.

En anglais, surtitré en français

16 mai 2024 – 20h

https://www.theatredelaville-paris.com/fr/spectacles/saison-2023-2024/danse/ben-duke-juliet-romeo

Pepe chat ou comment Dieu a disparu

Imprégnée du besoin de beauté, d’images grandioses et de splendeur musicale, la jeune artiste Lisaboa Houbrechts respire les grands gestes. L’histoire familiale qu’elle remonte nous transporte des années 1940 aux années 1970 à travers une multiplicité de fragments d’histoires, grands et petits, où les abus sexuels sinuent de génération en génération. Au rythme de l’oratorio de Bach, les entrailles de la violence intrafamiliale et la condamnation d’une certaine représentation divine, étroitement liée à celle d’une masculinité stéréotypée, se télescopent en d’étranges et puissants tableaux.

En néerlandais, français, allemand, surtitré en français

31 mai 2024 – 21h

https://www.theatredelaville-paris.com/fr/spectacles/saison-2023-2024/theatre/pepe-chat-ou-comment-dieu-a-disparu

Botis Seva

Au sein de son collectif Far From The Norm (Loin de la norme), Botis Seva déconstruit les vocabulaires des différentes Street Dance comme la danse break, le popping, mais aussi le krump et la house, créant un nouveau théâtre de danse hip-hop. Son aventure, commencée dans une maison de quartier londonienne, le mène jusqu’à la consécration: un Olivier Award de la meilleure production chorégraphique en 2019. Avec Until we Sleep, Botis Seva déterre les secrets de l’époque coloniale qui continuent de bouleverser les relations communautaires et générationnelles, en quête de quiétude derrière la beauté apparente du chaos.

6 juin 2024 – 20h

https://www.theatredelaville-paris.com/fr/spectacles/saison-2023-2024/danse/botis-seva-until-we-sleep

Plusieurs

C’est un dialogue entre deux acteurs. Ils ont le même âge, mais l’un d’eux pèse six cents kilos et vieillit trois fois plus vite que son partenaire. Depuis leur rencontre au sein du Théâtre du Centaure, Bertrand Bossard et Akira sont inséparables. On parlerait presque de rapport amoureux. En mettant en scène l’amitié entre un humain et un cheval, avec leurs petites chamailleries mais surtout une grande complicité, ce spectacle offre un exemple charmant et drôle d’une relation constructive avec le vivant. Car Akira n’est pas seulement un performeur hors pair, toujours prêt si le coeur lui en dit à pousser la chansonnette, il exprime aussi son opinion plutôt critique sur les dégâts infligés par l’homme à la planète.

10 juin 2024 – 20h

https://www.theatredelaville-paris.com/fr/spectacles/saison-2023-2024/theatre/plusieurs


Théâtre des Champs-Elysées

Orchestre de chambre de Paris

Si l’Exposition universelle de 1900 attire les regards du monde entier, le coeur de la création musicale bat à Paris depuis déjà plusieurs décennies. Le programme de ce concert éclaire les sources d’inspiration de cette période fastueuse. En se tournant vers l’Orient, les compositeurs renouvellent leur palette sans rien perdre de leur élégance mondaine, ainsi les Mélodies persanes de Saint-Saëns (1870) et l’Orientale de La Tombelle (1888). L’Antiquité inspire des partitions associant mysticisme et sensualité païenne : La Vierge, « légende sacrée » de Massenet (1880), la Danse sacrée de Mel Bonis (1898), ou les Danse sacrée et Danse profane de Debussy (1904). C’est peut-être aux Fêtes Galantes de Verlaine que l’on doit le « Clair de lune » de Debussy (1905), mouvement de la Suite bergamasque orchestrée par Caplet, auteur lui-même d’envoûtantes mélodies d’après Verlaine. En 1913, avant que la Grande Guerre ne mette fin à la Belle Époque, Dubois compose sa Fantasietta avec un art de la couleur typiquement français.

Coproduction Orchestre de chambre de Paris | Palazzetto Bru Zane
Dans le cadre du 11e Festival Palazzetto Bru Zane Paris

Debussy Suite bergamasque  « Clair de lune »
Massenet Expressions lyriques
La Tombelle Orientale
Debussy Danse sacrée et Danse profane
Bonis Danse sacrée
Dubois Fantasietta
Massenet La Vierge
Saint-Saëns Mélodies persanes

26 juin 2024 – 20h

https://www.theatrechampselysees.fr/saison-2023-2024/orchestre-de-chambre-de-paris/orchestre-de-chambre-de-paris-74

Staatskapelle Dreseden

Richard Strauss et la Staatskapelle Dresden ont été étroitement liés pendant plus de soixante ans. Neuf des quinze opéras du compositeur ont été créés à Dresde, dont Salomé, Elektra et Der Rosenkavalier, tandis que la Symphonie Alpestre a été dédiée à l’orchestre. C’est dire la communion qu’il existe entre les musiciens et le compositeur. Et c’est peu dire qu’il existe la même relation intense entre Christian Thielemann et Strauss, lui qui a dirigé et gravé la plupart de ses grandes œuvres avec une diabolique précision, la plupart d’ailleurs avec la formation de Dresde. La tradition symphonique germanique ne cachait plus depuis Beethoven une tendance particulièrement forte à la diffusion d’idées extramusicales au sein de ses œuvres, elle n’avait cependant pas encore exploité le filon du poème symphonique. Si Liszt est précurseur en la matière, Strauss lui offrira ses lettres de noblesse. En introduction à ce festin straussien, les ouvertures Jubel de Weber et Tannhäuser de Wagner

24 mai 2024 – 20h

Weber  Jubel-Ouvertüre op. 59
Wagner  Ouverture de Tannhäuser
Strauss  Ainsi parlait Zarathoustra op. 30
Suite extraite du Chevalier à la Rose

https://www.theatrechampselysees.fr/saison-2023-2024/orchestres-invites/staatskapelle-dresden

Olimpiade – Vivaldi

L’Olimpiade fut créé à Venise en 1734, au Teatro Sant’Angelo, sur un livret du poète Métastase d’après Hérodote. Il connaît un succès aussi retentissant qu’immédiat. L’action se déroule près de la ville d’Olympie le jour des jeux. Mais le livret sert avant tout de prétexte à un formidable débordement mélodique où rivalisent amitiés trahies et amours contrariées. C’est l’une des plus belles pages de Vivaldi où l’écriture musicale, constamment renouvelée, sait tirer parti, avec bonheur, de la grande variété des situations dramatiques. Les arias liés aux affetti de l’âme des différents personnages sont superbes, mises en musique dans un style mélodique extrêmement riche et foisonnant de couleurs. Conduit par le maître vivaldien Jean-Christophe Spinosi, on se régale de retrouver l’athlétique Jakub Józef Orliński, aussi à l’aise dans les vocalises que dans l’exercice du break dance. Période olympienne de circonstance, qui sera au final le vainqueur de ces jeux du cœur ?

Jean-Christophe Spinosi | direction
Emmanuel Daumas | mise en scène
Alban Ho Van | scénographie
Raphaëlle Delaunay | chorégraphie 
Marie La Rocca | costumes
Bruno Marsol | lumières

Jakub Józef Orliński | Licida
Marina Viotti | Megacle
Caterina Piva | Aristea
Delphine Galou | Argene
Jodie Devos | Aminta
Luigi De Donato | Clistene
Christian Senn | Alcandro

Ensemble Matheus 
Chœur de l’Académie Haendel Hendrix

25 juin 2024 – 19h30

https://www.theatrechampselysees.fr/saison-2023-2024/opera-mis-en-scene/olimpiade-1


Théâtre du Soleil

Samul Nori

Percussions et danses traditionnelles de Corée

vendredi 24 mai – 20h

En février 1978, à l’occasion de la « Première nuit des musiques traditionnelles du Gonggan », quatre jeunes gens, spécialistes de ces musiques, présentent leur premier concert. Leur prestation s’intitule Les rythmes populaires des régions du Gyeonggi et du Chungcheong (régions de Séoul et du centre). Le groupe est alors composé de Kim Duk-Soo au tambour sablier jang-go, Kim Yong-Bae au petit gong kkwaenggwari, Choi Tae-Hyun et son grand gong jing, et Yi Jong-Dae au tambour barrique buk. Mais aucun des spectateurs présents ce jour-là n’aurait pu s’imaginer assister à la naissance historique de ce qui allait prendre le nom de samulnori, une des principales musiques coréennes de notre époque. À la suite de ce concert, le groupe s’est officiellement constitué, avec toujours Kim Duk-Soo au tambour sablier jang-go et Kim Yong-Bae au petit gong kkwaenggwari, et l’arrivée de Yi Gwang-Su au tambour barrique buk et Choi Jong-Sil au grand gong jing. Le mythe du samulnori allait naître et c’est à la fin de leur deuxième concert, en avril 1978, que l’ethnologue Sim U-Seong leur attribua leur nom : SamulNori, qui signifie « le jeu à quatre objets ».
SamulNori est un groupe très ouvert qui peut aussi bien se produire de manière autonome qu’accompagner des danseurs, collaborer avec des ensembles instrumentaux, orientaux ou occidentaux, travailler avec des jazzmen.

Son influence se fait sentir non seulement sur la musique coréenne, mais aussi sur la musique occidentale.De la même manière que l’apparition du chant pansori au XVIIIe siècle ou celle du solo instrumental sanjo au XIXe siècle, ont marqué l’histoire. SamulNori s’ancre dans son époque par sa capacité à transmettre une tradition spécifique en la réinventant de manière créative.
Le groupe donne des concerts dans le monde entier avec l’idée de diffuser la musique coréenne traditionnelle. Les artistes repoussent leurs limites et prouvent la modernité de leur art en créant des morceaux contemporains. Ils décrivent leur art comme un sous-genre majeur de la musique du monde et croisent leurs mélodies avec d’autres genres musicaux issus d’aires culturelles différentes, comme le jazz, le classique… SamulNori Hanullim a donné naissance à de nombreux artistes, notamment E-Seo ou Ye-Sung. À l’instar des anciens élèves de l’Université Coréenne Nationale des Arts, ces jeunes musiciens sont profondément enracinés dans leur culture et tirent leur fierté du soutien de Kim Duk-Soo. Ils écrivent le prochain chapitre du samulnori.

À l’occasion des 60 ans du Théâtre du Soleil,
Et pour fêter 25 ans d’amitié avec le maître
Kim Duk-Soo
& SamulNori Hanullim

https://www.theatre-du-soleil.fr/fr/agenda-2024/samul-nori-2024-2462

Chaillot – Théâtre National de la danse

Umuko

mercredi 15 mai – 19h30

Dorothée Munyaneza invite sur scène cinq jeunes artistes rwandais, ces « nouveaux anciens » pour emprunter les mots de Kae Tempest, celles et ceux qui rêvent le Rwanda de demain et qui pourtant n’oublient pas. À leur côté, elle invoque Umuko, cet arbre aux fleurs couleur rouge vif, rouge terre qui illumina son enfance. Autour d’Umuko, arbre guérisseur, arbre ancestral, gardien des histoires, il s’agira de tisser des liens entre ce qui est préservé, ce qui résiste à l’anéantissement et ce qui vient. En quête d’amour, de solidarité et de joie, la pièce conjugue superbement danse, poésie, musique et chant pour relier intimement les générations à travers « cette jeunesse vulnérable et puissante, insoumise et flamboyante, telle les fleurs vermeilles d’Umuko ».

Dorothée Munyaneza/ Compagnie Kadidi

https://theatre-chaillot.fr/fr/programmation/2023-2024/umuko-dorothee-munyaneza-compagnie-kadidi

Théâtre Gérard Philippe

Hamlet(te)

jeudi 16 mai – 20h

Au royaume du Danemark, le roi meurt subitement d’une piqûre de serpent, dit-on.
Son frère, Claudius, prend le pouvoir et épouse sa femme, Gertrude. Le prince Hamlet, qui souffre de ce mariage si soudain entre sa mère et son oncle, voit apparaître le spectre de son père et apprend qu’il a été empoisonné par Claudius. Le prince décide de le venger. Pour mener son projet à bien, il simule la folie et délaisse sa fiancée Ophélie… Quand soudain un accident majeur et spectaculaire provoque la stupéfaction des comédiens et du public. Comment continuer à jouer Hamlet dans le respect de l’œuvre en ces circonstances inouïes ?

Clémence Coullon met en scène ses camarades du Conservatoire National Supérieur d’Art Dramatique dans cette ébouriffante variation sur Hamlet. La toute jeune et fougueuse troupe interroge et s’amuse des conventions théâtrales et joue sur les attentes du spectateur. La première partie puise dans la puissance comique que contient déjà la pièce, sans la départir de son tragique, ni de son grandiose. Puis l’accident et ses conséquences théâtrales conduisent acteurs et spectateurs à se demander en quoi consistent la construction d’un personnage, la répartition des rôles et l’infini possible des interprétations.
Hamlet(te) est ainsi une déclaration d’amour fou au théâtre, à l’acteur et à sa liberté. Un hommage aussi, vitaminé et fantasque, à la beauté et au pouvoir de l’illusion, à l’absurde et à Shakespeare

D’après William Shakespeare, adaptation et mise en scène : Clémence Coullon

https://tgp.theatregerardphilipe.com/spectacle/hamlette/

Maison de la Radio et de la Musique – RadioFrance

Erik Satie, Alice Sara Ott / Francesco Tristano

mardi 14 mai – 20h

Pour un tandem inattendu, c’en est un. Alice Sara Ott et Francesco Tristano se croisent le temps d’un duel à fleurets mouchetés. À peine la première s’avance que le second la remplace; puis les deux se réunissent en de virevoltants quatre mains. On serpente au milieu de pages de Satie, Frescobaldi, Tristano, et on guette l’arrangement détonnant du Boléro de Ravel. Oui, ce même Boléro qu’à sa création, une aimable dame apostropha d’un «Au fou!»..

Alice Sara Ott, Francesco Tristano : piano

https://www.maisondelaradioetdelamusique.fr/evenement/erik-satie-alice-sara-ott-francesco-tristano?s=6679

Ravel, La Valse / Victor Julien-Laferrière

vendredi 31 mai – 20h

Deux valses se renvoient la balle : laquelle est la plus macabre ? Celle dont Camille Saint-Saëns annonce la couleur, ou celle que le futur auteur du Boléro achève au sortir de la Première Guerre Mondiale, apothéose grinçante d’une valse viennoise au tournoiement fatal ? Résultat du match Ravel/Saint-Saëns au terme d’une page tout aussi tourbillonnante, le flamboyant Premier Concerto pour violoncelle de Saint-Saëns défendu par Victor Julien-Laferrière.

Victor Julien-Laferrière, violoncelle, Orchestre Philharmonique de Radio France, Mikko Franck, direction

https://www.maisondelaradioetdelamusique.fr/evenement/ravel-la-valse-victor-julien-laferriere?s=6407

Bach / Haendel, Vilde Frang

samedi 8 juin – 20h

Quel plaisir d’entendre à nouveau les orchestres modernes jouer Bach et Haendel, si longtemps prés carrés des ensembles spécialisés ! Aujourd’hui, chacun a fait son miel des techniques et des éclairages apportés par les baroqueux, qui n’y règnent plus en exclusivité. Aussi la rencontre entre la violoniste Vilde Frang, le claveciniste Jonathan Cohen, la soprano Julia Doyle et les musiciens du Philhar scelle-t-elle des retrouvailles prometteuses autour d’un florilège d’airs et de concertos baroques.

Vilde Frang, violon; Jonathan Cohen, clavecin; Julia Doyle, soprano; Orchestre Philharmonique de Radio France

https://www.maisondelaradioetdelamusique.fr/evenement/bach-haendel-vilde-frang?s=6457

Théâtre de la Colline

Avant la terreur

jeudi 20 juin – 19h30

Le théâtre de Vincent Macaigne est une expérience, le cri de révolte sans concession d’un romantisme pourtant plein d’espoir. Six ans après sa dernière création, le comédien metteur en scène retrouve les scènes de théâtre en poursuivant ses relectures d’Hamlet de Shakespeare et de L’Idiot de Dostoïevski.

À travers l’épopée de Richard III, il dessine un monde où résident beauté et cruauté, furie et passion. Dans une société en proie au doute, dirigée par des rois malades et isolés, où circulent les rumeurs les plus folles, se côtoient forces noires et burlesque. Reflet de ce que produisent la sauvagerie et l’idiotie de nos sociétés contemporaines, la pièce interroge la brutalité humaine, que seule la présence de l’enfance peut parfois suspendre.

Après avoir présenté Je suis un pays en 2018, Vincent Macaigne et l’équipe de ses débuts reviennent à La Colline brosser le portrait d’une époque tiraillée entre nihilisme et bouffonnerie.

écriture, mise en scène, conception visuelle et scénographique Vincent Macaigne
très librement inspiré de 
Richard III de William Shakespeare

https://www.colline.fr/spectacles/avant-la-terreur

Le Tigre bleu de l’Euphrate

14 juin – 20h

Le tigre bleu de l’Euphrate, s’intéresse à Alexandre Le Grand, roi de Macédoine. Il s’apprête à mourir et revient alors sur les grands événements qui ont marqué sa vie. Ces événements dessinent en filigrane un homme ivre de pouvoir, violent, monstrueux mais aussi brillant, sensible à la beauté, compatissant. Ne dit-il pas qu’il est « le plus grand et le plus misérable, le Grec et le barbare, le camarade et l’assassin, le pillard de trois continents et le plus humble des hommes » ? A ce titre, Alexandre le Grand porte en lui le germe de l’humanité tout entière : la contradiction comme structure même de notre monde et de notre mode de penser.

texte Laurent Gaudé
mise en scène Denis Marleau
avec Emmanuel Schwartz

https://www.colline.fr/spectacles/le-tigre-bleu-de-leuphrate

Théâtre Ouvert

Le prix de l’or

Récit intime et politique inspiré de la propre expérience de l’auteur en Roumanie, Le Prix de l’or explore l’univers de la danse sportive à l’âge de l’enfance et de l’adolescence, la découverte de la sexualité, la peur de l’échec, le deuil du père et l’effort pour gagner l’amour des parents. Ce manifeste offre une expérience de libération du corps et de l’esprit, dans la cadence des rythmes kitsch et glam des dix danses règlementaires.

12 juin à 20h30

Écriture et mise en scène
Eugen Jebeleanu
Avec Eugen Jebeleanu
et deux danseur·se·s
Stefan Grigore, Laura Grigore
Collaboration artistique
Yann Verburgh
Chorégraphie 
Stefan Grigore, Laura Grigore
Assistanat à la mise en scène
Ugo Léonard
Consultation dramaturgique
Mihaela Michailov
Scénographie
Vélica Panduru
Conception vidéo
Elena Gageanu
Création lumière
Sébastien Lemarchand 

Théâtre de la Contrescarpe

Je m’appelle Erik Satie comme tout le monde

Erik Satie fut un compositeur hors norme. Avant-gardiste virtuose, il composa des musiques aujourd’hui jouées dans le monde entier, telles les célébrissimes Gymnopédies.

En homme libre, il fit de sa vie un véritable roman, avec humour et légèreté, et fut l’ami des grands artistes de son époque : Debussy, Cocteau, Picasso, Ravel…
« Je m’appelle Erik Satie comme tout le monde » conte la vie de cet homme original, à travers une fiction pleine d’ironie, surprenante, musicale, esthétique… à l’image du compositeur.
Ancien pensionnaire de la Comédie Française, Elliot Jenicot compose ici un magnifique duo avec la jeune et talentueuse Anaïs Yazit.

22 mai à 21h

Avec Elliot Jenicot et Anaïs Yazit
Écrit et mis en scène par Laetitia Gonzalbes
Création musiques et sons Tim Aknine et David Enfrein
Création costumes et décors Claire Avias
Illustrations et animations Suki
Voix-off Laetitia Gonzalbes, Jennifer Karen et Axel Krot

Sarah Bernhardt

Il y a 100 ans disparaissait Sarah Bernhardt et, avec elle, un mythe jamais égalé.

Sarah Bernhardt, celle que l’on a baptisée la « Divine, la Délirante, l’Extravagante » s’est lancée dans tous les combats sur scène et dans la vie. Elle a été la première à interpréter des rôles d’hommes et elle était toujours là où l’on ne l’attendait pas.

Pendant la guerre de 14-18, amputée d’une jambe, Sarah Bernhardt est allée sur le front pour divertir les soldats !

Nantie d’un humour féroce, elle a eu sur les comédiennes des propos outranciers et ravageurs…
Toutefois, on gardera de Sarah Bernhardt l’image d’une tragédienne dont le cœur battait à se rompre chaque fois qu’elle transmettait au public ses émotions.

Dans ce spectacle de Pierrette Dupoyet,  nous retrouvons Sarah Bernhard au crépuscule de sa vie.

19 mai à 14h30

De et avec : Pierrette DUPOYET

Théâtre de la Gaîté

L’Embarras du choix

C’est vous qui allez choisir la suite de l’histoire

Le jour de ses trente-cinq ans Max se rend compte qu’il est passé à côté de sa vie. Paralysé à l’idée de faire le mauvais choix, il décide de demander conseil auprès de ses amis : le public.

Amour, travail, amitié, famille, Max a tellement besoin de vous.

9 mai à 21h

Molières 2022: Nomination Meilleure Comédie

La claque

Drôle, musical et interactif, l’incroyable histoire d’un chef d’orchestre d’applaudissements.

1895 dans un théâtre parisien.

Auguste Levasseur, chef de claque, dirige une troupe de complices, qui, mêlés au public, sont chargés d’applaudir aux moments opportuns.

Une pièce applaudie est une pièce à succès, or, à deux heures d’une grande première, Auguste est abandonné par sa claque. Il charge alors Fauvette, musicienne de l’orchestre, et Dugommier, régisseur du théâtre, de trouver des remplaçants pour sauver la représentation du soir. Il ne reste plus qu’une heure trente avant le début de la première pour faire répéter les claqueurs novices en leur interprétant des extraits du spectacle qui ne compte pas moins de cinq actes, quarante musiciens et trente changements de décors ! La tâche est ardue, ils ne sont que trois, et ce soir, leur carrière ne tient plus qu’à une claque !

Après Le Siffleur et ses 600 représentations, Fred Radix revient avec un nouveau spectacle qui s’empare d’un sujet et d’un personnage qui ont marqué l’histoire du théâtre et les traite avec humour, musicalité et décalage historique.

14 mai à 20h30

Trophées de la Comédie musicale: 7 nominations aux Trophées 2023

Les vilaines

Si tout le monde connait de loin le monde voluptueux des cabarets mythiques parisiens, vous ne pourrez jamais soupçonner ce qui s’y passe dans les coulisses. Le trio des Vilaines vous conduit avec humour, poésie et une pointe de féminisme dans cet univers chatoyant. Les textes d’Elsa et Guy Bontempelli sont remarquables d’efficacité servis par trois comédiennes-chanteuses attachantes et pleines de talent. Le faste des costumes et la beauté des interprètes ne gâchent rien à l’affaire.

9 mai à 19h

Odéon – Théâtre de l’Europe

Les Paravents (Tirage d’hiver)

*Représentation surtitrée en anglais*

Dans Les Paravents, une famille traverse ce qui semble évoquer la guerre d’Algérie. Mais quelle famille ! Une mère, son fils et la bru “la plus laide du pays d’à côté et de tous les pays d’alentour” errent de larcins minables en sublimes traîtrises, tandis qu’autour d’eux la révolution s’organise. Colons et colonisés, civils et militaires, magistrats et prostituées : quelque cent dix personnages défilent en seize tableaux. Dans ce drame insolent et grotesque où “les extrêmes se touchent” (B. Poirot-Delpech), Genet va crescendo vers l’explosion des frontières entre l’ordure et la grâce, l’illusion et la réalité, les vivants et les morts, pour finir dans un grand éclat de rire face à la vanité du monde. 

À sa création à l’Odéon en 1966, cette pièce qui se situe “en-dehors de toute morale” selon Genet lui-même, provoqua une violente bataille entre les défenseurs de l’armée et de l’Algérie française, et ceux de la liberté de création. Presque soixante ans plus tard, Arthur Nauzyciel remonte ce drame fou et monstrueux sur la scène de l’Odéon. Une troupe de seize comédiens porte ce théâtre du corps et de l’artifice. En réactivant la puissance métaphysique et mélancolique de cette œuvre écrite “pour faire rougir les morts”, Nauzyciel fait sien le geste de Genet : transcender le réel par la poésie pour rendre le monde acceptable.

Pièce de Jean Genet

Mise en scène Arthur Nauzyciel

avec Hinda Abdelaoui, Zbeida Belhajamor, Mohamed Bouadla, Aymen Bouchou, Océane Caïraty, Marie-Sophie Ferdane, Xavier Gallais, Hammou Graïa, Romain Gy, Jan Hammenecker, Brahim Koutari, Benicia Makengele, Mounir Margoum, Farida Rahouadj, Maxime Thébault, Catherine Vuillez et la voix de Frédéric Pierrot

Dom Juan (Tirage d’hiver)

*Représentation surtitrée en anglais*

Héros subversif ou vil prédateur ? Don Juan est une figure de théâtre qui parcourt les époques sous différents visages. Mettre en scène la pièce aujourd’hui, c’est forcément prendre la mesure de ce qui s’est inversé, ces dernières années, quant aux personnages de séducteurs, longtemps objets de fascination voire de célébration dans notre culture… Macha Makeïeff fait jouer ces épaisseurs historiques. Elle déplace la pièce d’un XVIIe siècle où la question du pouvoir religieux est centrale, au siècle suivant, celui de Laclos et de Sade. Cela pour poser frontalement la question du libertinage érotique, à une triple échelle. Celle du XVIIIe siècle : son Don Juan sera obsédé par la transgression et la jouissance, mais aussi traqué par une société dont il veut saper les bases. Celle du (pas si lointain) XXe siècle, pour qui un tel héros, dans toute sa cruauté, peut cristalliser une fascination pour la “part maudite”. Celle enfin du XXIe siècle : le spectacle fera passer les femmes à l’offensive, pour dénoncer les mensonges, postures et manipulations du prédateur. Mais surtout, si Macha Makeïeff, avec tout son sens du comique, a choisi l’œuvre de Molière pour questionner le désir, la cruauté de la domination, le jeu mortel qu’est l’assujettissement, la jouissance jusqu’au Mal et le “mystère masculin”, c’est pour soumettre toutes ces nuances de noirceur aux éclats d’un rire désintégrateur.

Pièce de Molière

mise en scène Macha Makeïeff

avec Xavier Gallais (Dom Juan), Vincent Winterhalter (Sganarelle), Irina Solano (Elvire, le spectre), Pascal Ternisien (Dom Luis, Monsieur Dimanche), Jeanne-Marie Lévy (Une libertine, Musicienne) [mezzo-soprano], Xaverine Lefebvre (Charlotte, Libertine, Le commandeur), Khadija Kouyaté (Mathurine, Une Libertine), Joaquim Fossi (Dom Alfonse, Pierrot), Anthony Moudir (Dom Carlos, Gusman)

Oui (Tirage d’hiver)

Célie Pauthe et Claude Duparfait partagent de longue date une passion pour l’œuvre de Thomas Bernhard – pour son sens du tragique, pour son humour, pour le combat qu’il mène contre sa propre mélancolie. Ensemble, ils ont déjà mis en scène Des arbres à abattre, célèbre roman du grand auteur autrichien. Cette fois,c’est un court et saisissant récit, Oui, qui a suscité leur désir de théâtre. Deux êtres presque anéantis de solitude dans un village perdu de Haute-Autriche s’y rencontrent : un homme, le narrateur, enfermé dans ses obsessions et sa misanthropie ; une femme, “la Persane”, compagne étrangère d’un riche homme d’affaires venu bâtir, dans un endroit désolé, une maison de béton qui a tout d’une prison. Que se passe-t-il entre eux lors de leurs promenades dans les forêts de mélèzes ? Qu’auront-ils échangé ? Par quel espoir de communauté leur rencontre est-elle embrasée ? Quel miroir se seront-ils renvoyés ? Parviendront-ils à se guérir, à se sauver ? 

Par son écriture hypersensible, musicale, d’une acuité implacable, Bernhard scrute l’élan aussi bien que l’échec qui lient cet homme et cette femme. De cette spirale rétrospective, hantée par la mémoire de la Persane, Célie Pauthe et Claude Duparfait font un spectacle sur le rêve de “l’être vital” – ainsi Bernhard nommait-il l’amie qui accompagna sa vie d’écrivain – sur l’abandon, et sur la charge de cruauté que nourrit toute intimité.

Pièce de Thomas Bernhard

adaptation et conception Claude Duparfait et Célie Pauthe

mise en scène Célie Pauthe

avec Claude Duparfait et à l’image Mina Kavani

Théâtre de Poche – Montparnasse

Le menteur

De Pierre Corneille

Alors qu’il vient de terminer ses études, Dorante revient à Paris, bien résolu à profiter des plaisirs de la capitale. En compagnie de son valet, il rencontre deux jeunes coquettes aux Tuileries et s’invente une carrière militaire pour les éblouir.  S’ensuit un imbroglio diabolique mêlant : jeunes femmes, père et ami. Faisant fi de l’honneur, des serments d’amitié et d’amour, Dorante s’enferre dans un engrenage de mensonges qui déclenche d’irrésistibles quiproquos. Les jeunes femmes n’étant pas en reste de supercherie, on se demande qui sera le vainqueur de ce jeu de dupes. Ce chef d’œuvre en alexandrins ramène sur la scène le joyeux et brillant Corneille, auteur de L’Illusion comique.

28 mai à 21h

Mise en scène et adaptation Marion Bierry

Avec : Alexandre BIERRY – Benjamin BOYER ou Thierry LAVAT – Anne-Sophie NALLINO ou Marion LAHMER – Serge NOËL ou Stéphane BIERRY – Mathilde RIEY ou Maud FORGET et Mathurin VOLTZ ou Yan TASSIN,
Décor : Nicolas SIRE,
Costumes Virginie HOUDINIÈRE assistée de Laura CHENEAU,
Assistant à la mise en scène : Denis LEMAÎTRE

Notes de départs

Par le trio DEGRÉ 41

Un voyage en musique, en textes et en images

Enfants de l’Est, les trois musiciens du Degré 41 vous entraînent sur les routes de la Mitteleuropa, des Balkans et du Caucase. Au programme : humour slave, énergie klezmer, mélancolie balte… Embarquez pour une traversée originale mêlant musique, littérature et cinéma.

13 mai à 19h

Avec Dimitri ARTEMENKO, violon, Vadim SHER, piano, Yuri SHRAIBMAN, clarinette / saxo. Mise en espace Carolina PECHENY; Création lumière : Alireza KISHIPOUR

La Villette

La Voie de l’écuyère

Bartabas et l’Académie Équestre de Versailles

Chorégraphié par Bartabas et les écuyères de l’Académie Équestre de Versailles, La Voie de l’écuyère illustre l’esprit et la sensibilité de la compagnie-école installée depuis 20 ans dans la Grande Écurie du château de Versailles.

Basé sur la transmission des savoirs, le spectacle de répertoire voit la nouvelle promotion d’écuyères évoluer sur des chorégraphies inédites et revisiter les tableaux emblématiques qui ont fait le succès de l’Académie Équestre de Versailles, comme la reprise d’escrime à cheval, le ballet des sorraias aux longues rênes, ou encore le carrousel chanté.

C’est de cette sensibilité artistique et ce dialogue constant entre les arts dont témoigne le spectacle évolutif La Voie de l’écuyère.

7 juin à 19h

Welfare (Tirage d’hiver)

Welfare, c’est d’abord un documentaire signé Frederick Wiseman en 1973, une plongée au cœur du système d’aide sociale américain et une patiente observation du quotidien des travailleurs sociaux et des populations à qui ils tentent de venir en aide. Des personnes sans emploi, sans domicile, malades, fragiles ou victimes de violences. La caméra saisit leur attente, leurs paroles. Ces échanges tristes, drôles, étranges ou dramatiques sont aujourd’hui au cœur de la pièce de Julie Deliquet. C’est sur la proposition du réalisateur américain que la metteuse en scène, qui adapte pour la quatrième fois une œuvre cinématographique au plateau, a imaginé ce Welfare. La pièce a pour décor le gymnase d’une école municipale, transformé en centre d’aide sociale aux derniers jours de l’année 1973. Le temps d’une journée, les personnes et les récits se croisent, une cantine solidaire et un hébergement d’urgence se préparent. Un monde de résistance prend vie.

Pièce de Julie Deliquet

Féminines (Tirage d’hiver)

L’histoire vraie de la première équipe de foot féminin en France dans les années 70. Une mise en scène inventive et dynamique, pour raconter cette aventure collective joyeuse et politique, entre matchs sur grand écran, bribes du quotidien et moments de liesse au son de tubes pop.

Reims en 1968 : le souffle de liberté qui a porté les espoirs du joli mois de mai va s’engouffrer là où ne l’attendait pas. Pensé par un journaliste comme une attraction saugrenue, un match féminin de foot marque le départ d’une aventure exceptionnelle. Car ces femmes jouent bien et ne comptent pas s’arrêter là. De rencontres en entraînements, de l’usine aux vestiaires, de la maison au terrain, s’invente une équipe qui finit par remporter la coupe du monde à Taipei en 1978. Librement inspirés de l’histoire de l’équipe féminine du Stade de Reims, les parcours croisés des joueuses et du staff décrivent l’invention d’un collectif solidaire. 

Féminines raconte comment prendre sa place à un endroit qui semblait imprenable, donne à voir l’effort et le dépassement de soi. Une aventure historique dont les échos nous parviennent avec une résonance vivifiante.

Pièce de Pauline Bureau

Opéra Comique

Armide – JEAN-BAPTISTE LULLY

Tragédie en Musique en cinq actes et un prologue. Livret de Philippe Quinault d’après La Jérusalem délivrée du Tasse. Créée À L’académie Royale De Musique le 15 Février 1686.

Quand la Syrie était une terre de croisades et de légendes, sa reine Armide captivait plus qu’elle ne capturait les chevaliers chrétiens : ses charmes étaient souverains. Cependant, lorsque le vaillant Renaud entreprend de libérer ses compagnons, l’invincible magicienne s’éprend de lui, et son amour contre-nature s’avère destructeur…

Écrit sur un sujet choisi par Louis XIV, le livret de Quinault inspira à Lully le plus bel opus de leur collaboration, mais aussi le dernier, car tous deux moururent peu après. Popularisé sous le nom d’« opéra des dames », Armide fut le tout premier opéra français donné en Italie, avant de devenir pour les Européens du siècle des Lumières un modèle du genre.

Pulcinella et l’Heure espagnole (tirage d’hiver)

Louis Langrée, Guillaume Gallienne et Clairemarie Osta conjuguent les arts scéniques au service de ces deux chefsd’œuvre inspirés du XVIIIe siècle galant, dans un spectacle qui célèbre la liberté des genres et la fécondité de l’esprit comique. Ce spectacle «deux en un» permet de découvrir l’univers de la Commedia dell’arte, revisité à travers deux genres, le ballet et la comédie lyrique.

Musique : Igor Stravinski, Maurice Ravel

Mise en scène : Guillaume Gallienne

Archipel(s) (tirage d’hiver)

Proposé par la Maîtrise Populaire de l’Opéra comique, qui réunit de jeunes acteurs, chanteurs et danseurs, ce spectacle est conçu pour proposer une introduction à l’univers et au genre de l’Opéra pour tous les publics. Le spectacle met ainsi en scène des univers d’utopies et de dystopies, qui amènent à réflechir sur notre monde et le rôle qu’y joue la jeunesse.

Mise en scène et conception : Isabelle Aboulker

Avec la Maîtrise Populaire de l’Opéra Comique

Les Amandiers

Le Conte des contes – THEATRO MALANDRO

« Il était une fois, il était deux fois, il était trois fois… », le Docteur Basilio a inventé une thérapie révolutionnaire à la mélancolie: la guérison par les contes tragicomiques, les épopées musicales et les poèmes fantaisistes ! Mené tambour battant par le Teatro Malandro, Le Conte des contes est une libre adaptation de l’œuvre de Giambattista Basile écrite au début du XVIIe siècle. Omar Porras et sa troupe s’en donnent à cœur joie pour détricoter tous les contes de notre enfance, laissant jaillir, derrière l’apparente docilité des histoires, le grotesque et la cruauté. Entre la comédie musicale, le théâtre du Grand-Guignol, The Rocky Horror Picture ShowLe Conte des contes est un voyage joyeux et irrévérencieux dans cet univers féérique.

https://nanterre-amandiers.com/evenement/le-conte-des-contes-giambattista-basile/

Le Voyage dans l’Est (tirage d’hiver)

Le Voyage dans l’Est est un retour sur les lieux du crime, à l’endroit même où le père imposait un premier rapport incestueux à sa fille. Il décrit ce champ de bataille qu’est devenue la conscience. Ce n’est pas un retour mais une plongée en apnée dans les décors de cette ville pour reconstituer, retisser les fils de la mémoire, trouver les mots pour raconter la dévastation intérieure, croiser les voix intérieures pour exprimer tous les sentiments contraires qui ne la quittent pas. Le plateau est ce lieu où entendre cette pulsion, entre vie et mort, entre confusion et lumière. Le lieu d’exposition. Le lieu du courage de la vérité. Le lieu du risque.
Stanislas Nordey aime ces risques, ne craint pas de se frotter à des œuvres qui touchent à des catastrophes humaines et dont la littérature essaie de dégager une issue lumineuse, si mince soit-elle. Sa direction radicale des acteur.rice.s laisse résonner haut et fort les mots de Christine Angot. Des mots qui disent l’inceste, l’emprise, le consentement, la honte et la culpabilité.

Texte : Christine Angot

Mise en scène : Stanislas Nordey

Le Métier du temps – La jeune Parque (tirage d’hiver)

Dès la lecture du poème, avec la complicité de Clémence Delille (scénographie, costumes), d’Alix Fournier-Pittaluga (dramaturgie), de Julien Lepreux (composition musicale) et d’Elsa Revol (création lumières), Julie Delille a pressenti les espaces esthétiques et sonores inédits qui s’offraient à cette nouvelle aventure théâtrale. Entre cauchemar, désir et rêve éveillé, la parole puissante de cette jeune femme, seule au milieu de la mer, se déploie en une tentative de saisissement des mouvements de l’âme plongée dans les remous des eaux. Une matière littéraire intense, sensible, d’une radicalité sans faille. Les mots du poète, la forme volontairement classique, magnifient et contraignent dans un même mouvement les torrents émotionnels du personnage.

texte : Paul Valéry

mise en scène : Julie Delille

Le Centquatre

Soirée Cyph’HER, rap féminin – GO GO GO, SOUMEYA, EESAH YASUKE

Nouvelle venue au CENTQUATRE-PARIS, la soirée Cyph’HER est LE rendez-vous pour les rappeuses de tous horizons, de tous styles, pour ainsi donner aux femmes la place qu’elles méritent dans le rap game français !

De la trap au dancehall en passant par la drill ou l’afrobeat, le crew GO GO GO propose un melting pot enthousiasmant, dont l’énergie contagieuse témoigne de l’effervescence d’une scène féminine en plein essor. Authentique et captivante, la musique de Soumeya plonge dans les abîmes sonores d’une des belles promesses du rap français. D’une plume éloquente, Eesah Yasuke, rappeuse, chanteuse et compositrice, témoigne de son introspection avec pudeur et sincérité, où argot roubaisien et langue de molière se rencontrent pour ne faire qu’un.

Concert à table (tirage d’hiver)

Assise à une table, sous un éclairage tamisé, Claire Diterzi chante, lit, joue de la guitare ou d’autres instruments. Face à elle, le musicien Stéphane Garin ou la musicienne Lou Renaud-Bailly (en alternance) jongle entre ustensiles de cuisine, objets du quotidien et instruments de musique avec une dextérité à la fois minutieuse et facétieuse. Ainsi drôlement accommodés en binôme, des morceaux de choix du répertoire de l’autrice-compositrice-interprète exhalent des saveurs inédites.

Toujours en quête d’airs libres, Claire Diterzi cherche ici à révéler la quintessence de ses chansons, au plus près du public, installé autour de la table. “Dans ce duo, je donne à voir et entendre ma musique de la manière la plus simple et dépouillée pour toucher les gens sans artifices”, explique-t-elle.

Compositeurs et musiciens : Claire Diterzi, Stéphane Garin, Lou Renaud-Bailly

Carcaça (tirage d’hiver)

Portés par une énergie phénoménale et une musique à haute densité percussive jouée sur scène, les dix interprètes du magistral ballet C A R C A Ç A associent gestuelle de club et mouvements hérités de danses folkloriques.

C’est un tourbillon qu’orchestre Marco da Silva Ferreira, où gestes, musique, lumières et costumes produisent de la dopamine à forte dose. Le chorégraphe portugais déploie un vocabulaire inventif où les jeux de jambes du voguing et de la house coexistent avec des mouvements issus des danses folkloriques. Les dix interprètes entrent et sortent du plateau, variant les combinaisons chorégraphiques et changeant de costume à vue.

Déroulée en puissantes vagues guidées par un percussionniste et un musicien électronique, la danse est ici pensée comme un outil de recherche sur la communauté, la mémoire et la cristallisation culturelle. Pris dans un flux physique et intuitif, les interprètes forment un collectif en recherche d’une identité. C A R C A Ç A donne une place à leurs histoires individuelles au sein d’une communauté neuve et inclusive. C’est la quatrième pièce de Marco da Silva Ferreira que programme le CENTQUATRE-PARIS, après Fantasie Minor présenté au festival Séquence Danse Paris en 2023, Corpos de Baile en 2022 et Brother en 2017.

Chorégraphie : Marco Da Silva Ferreira

Théâtre de la Tempête

Les Vagues – Vendredi 24 mai 2024 à 20:00

Immuable et sans cesse renouvelée, la vague est une métaphore du temps qui passe et de son cycle éternel. Point de départ de cette création, l’œuvre éponyme de Virginia Woolf. Cinq personnages, cinq amis en quête d’eux-mêmes, évoluent au gré des variations atmosphériques d’un paysage marin, de l’aube au crépuscule. Fascinée par l’énergie et l’intensité de ce poème, la marionnettiste Élise Vigneron a choisi de l’adapter au théâtre et de représenter ses personnages par des figures de glace à taille humaine. Manipulées à vue par les comédiens, ces marionnettes glacées créent l’enchantement et le mystère. Chaque acteur a son double voué à l’eau et au vertige. Susan la terrienne, Rhoda l’introspective, Jinny la sensuelle, Louis l’étranger, Bernard enfin celui qui raconte. Une heure durant, nous sommes invités à vivre une expérience sensible, aussi fragile que la glace qui fond sous nos yeux, pour mieux ressentir la métamorphose qui se joue à l’échelle individuelle, collective et cosmique. Un chœur de glace poétique qui célèbre la beauté de l’éphémère et la porosité entre les mondes.

MAD – Vendredi 14 juin 2024 à 20:00

Derrière l’écran de la folie, des mondes à défendre, une forêt de fictions dans laquelle s’engouffrer. Une femme apprend la mort de son frère, étudiant en botanique, sur une ZAD en forêt. Elle se rend sur les lieux et cherche à comprendre. Sur sa route, elle croise des insurgés de la terre aux noms poétiques ou drôles, Mick Acab, John Wild, Rem Bau, mais aussi une sorcière qui parle du graal, une chamane Yanomami, Neil Armstrong le vieux jardinier, un conquistador fou, le chien Walden et le gendarme qui a tué son frère. À leur contact, elle se lance à corps perdu dans les rites comme dans les affrontements, jusqu’à participer au grand procès en justice réparatrice convoqué par les forêts du monde. Que faire lorsque les forces en présence sont inégales ? Enraciner la résistance. Dans la veine de Data Mossoul, Joséphine Serre reprend le chemin de la fable et des énigmes poétiques pour interroger nos capacités à nous révolter quand le système s’enraye et devient inhumain. Elle nous entraîne ainsi dans une ZAD théâtrale, une épopée haletante au parfum d’utopie pour dessiner les contours d’un monde à défendre. Quand la forêt rebelle se met en marche, il y a de quoi trembler… ou espérer !

Je suis perdu – Mercredi 19 juin 2024 à 20:30

Ne pas donner d’emblée toutes les clés. Qui est ce “je” et de quelle perte parle-t-on dans ce titre ? Pour son retour à la Tempête, Guillermo Pisani s’empare d’une question tout aussi théâtrale que politique : comment (se) représente-t-on une personne étrangère ? Qui est étranger aux yeux de qui ? Adepte des questions ouvertes, l’auteur et metteur en scène argentin nous entraîne dans une suite théâtrale jubilatoire, composée en trois temps, trois genres littéraires distincts, pour tenter de saisir la complexité du sujet. Ça démarre par une situation en apparence banale. Un demandeur d’asile est hébergé par une jeune Française. Une menace, réelle ou imaginaire, s’insinue peu à peu dans leur quotidien. On glisse ensuite dans le vaudeville : des comédiens répètent une pièce d’un auteur syrien qui parle des Parisiens, mais comment les incarner ? On aboutit enfin au polar au sein d’un labo de recherches, chacun se méfiant de l’autre. S’il ne s’agit nullement de résoudre sur scène des problèmes par ailleurs difficiles à cerner, on peut tenter par le jeu et la puissance du théâtre de pointer l’asymétrie de nos rapports sociaux et peut-être aussi l’épineuse et passionnante question de l’identité.

Toute nue – Vendredi 17 mai 2024 à 20:30

Pourquoi marier Feydeau et Lars Norén ? Cela peut sembler incongru de rapprocher l’espièglerie du premier avec la violence et les répliques cinglantes du second. Et pourtant cela crée des frictions intéressantes pour questionner la place des femmes dans la société aujourd’hui. En télescopant l’univers bourgeois de la fin du XIXe – avec en toile de fond les premiers mouvements des suffragettes – et le discours féministe post 1968, Émilie Anna Maillet fait exploser les attentes des codes sociaux. Les relations hommes/femmes prennent une nouvelle dimension. Celle qui semblait cantonnée à son rôle de représentante de son mari est peut-être la vraie révolutionnaire de l’histoire, celle qui renverse l’ordre social par sa nudité facétieuse. Renvoyée de partout, il va bien falloir qu’elle trouve sa place dans l’appartement et dans la cité. Les boucles textuelles de Feydeau recoupent ingénieusement celles de Norén jusqu’à la névrose et l’emballement sur scène. Tous les personnages se battent pour exister, pour gagner à tout prix. La publicité de soi s’immisce dans chaque interstice. Plus d’intimité possible. Et comme les esprits s’échauffent, il faut se rafraîchir coûte que coûte !

Théâtre de l’Épée de Bois

Une saison de machettes – vendredi 10 mai à 21h

Ils sont dix.

Dix copains rwandais, hutus, copains de classe, de matchs de foot, de travaux des champs. En trois mois, d’Avril à Juin 1994, ils ont massacré à la machette, « sans rien penser », tout ce que leur bourgade et les collines voisines comptaient de tutsis, près de cinquante mille, hommes, femmes, enfants, leurs « avoisinants », avec qui ils avaient aussi partagé bancs de classe, bancs d’église, soirées arrosées et matchs de foot.

Jean Hatzfeld les a rencontrés dans la prison où ils purgeaient leurs peines (A ce jour, tous, sauf un, ont retrouvé la liberté, leur village, et ceux qu’ils n’avaient pas eu le temps de tuer) : ils ont raconté calmement, placidement, d’une voix posée, presque neutre.

Paroles sans précédent, si l’on se réfère aux autres grands génocides du siècle (même si l’on pense, ici, au journal tenu par Rudolf Höss, le Commandant d’Auschwitz, ou, là, au film de Rithy Panh, S 21). Paroles littéralement sidérantes, au moins autant par la forme qu’elles prennent que par leur contenu, qui posent les questions essentielles sur l’homme, et ce qu’on a appelé, il y a moins d’un siècle « la banalité du mal », mais aussi sur les mécanismes – idéologiques, collectifs et individuels- qui en autorisent l’épanouissement. En 1995, j’ai mis en scène des Conversations avec Primo Levi, qui posaient déjà les mêmes questions, à propos d’Auschwitz. Un spectacle qui, vingt-huit ans plus tard, poursuit son chemin, dans toute la France. Ce travail en est le second volet. Le livre de Jean Hatzfeld alterne les paroles des « coupeurs », le regard aigu, bouleversant, de quelques rescapés – leurs « avoisinants »-, en majorité des femmes, et les réflexions, les mises en perspective de l’auteur. Tout y est passionnant. Le choix des textes, inévitable, s’est entièrement resserré autour des récits des cultivateurs, dans la volonté d’une confrontation nue, directe avec chaque spectateur. Pour que chacun, en toute liberté, se construise son jugement, ses interrogations. De Jean Hatzfeld, on a seulement conservé, en guise d’ouverture, les premières pages, et quelques interventions, comme autant de respirations nécessaires.

Difficile de parler de « spectacle ». Il s’agit plutôt d’une mise en voix collective, d’une « livraison » de récits : un choeur tragique du siècle – le tragique trouvant ici une dimension supplémentaire dans le décalage entre l’acte et la manière de le dire, un décalage tel qu’il frôle parfois, même s’il est difficile de le reconnaître, le burlesque. Tout le travail, ici, consiste à tenter de faire entendre ce décalage, dans la recherche de la transmission la plus juste, loin de toute réduction, ethnique ou psychologique. Quatre comédiens, une contrebasse, un mur et quelques lumières. Le mot, ici, est l’essentiel, et il s’agit, dans le temps et l’espace resserrés de la représentation, d’en dilater le sens, au maximum. Sans pathos ni métaphore. Primo Levi : « L’horreur est. Il vaut mieux laisser les choses se raconter d’elles-mêmes. »

Il ne s’agit pas de désespérer l’auditoire -à quoi bon ? – mais d’essayer de comprendre. Parce que ce qui interroge le plus, finalement, dans ces paroles, c’est leur insupportable proximité.

La tour de la Défense – samedi 11 mai à 21h

Un des principaux aspects de l’écriture de Copi, et notamment de La tour de La Défense, c’est cette manière qu’elle a d’en faire trop, de dépasser toutes les bornes, de pousser dans leurs retranchements les acteurs et les limites de la machine théâtrale.

Dans la pièce, les évènements se succèdent, et tous sont plus fous les uns que les autres : un serpent remonte les canalisations, une mouette rentre par la baie vitrée, un hélicoptère s’écrase sur la tour d’en face… l’écriture semble toujours vouloir en rajouter une couche, elle déborde d’idées. Pourtant, on y lit quelque chose de mélancolique ; comme si elle s’acharnait en vain, tentait par tous les moyens de rendre sa force à une vie qui, depuis longtemps, a perdu toute sa consistance.

Les personnages, par leurs réactions, racontent ce rapport étrange aux évènements, traversés avec une intensité sincère, mais ne laissant aucune trace, comme oubliés aussitôt après avoir été vécus. Pendant la quasi-totalité de la pièce, aucun de Jean, Luc, Micheline, Daphnée ou Ahmed n’est véritablement marqué par ce qu’il vient de traverser ; tous semblent guidés par leurs seuls instincts, dans une naïveté qui n’est pas sans rappeler celle de l’enfance, comme un grand jeu auquel ils seraient en train de prendre part, et dans lequel ils passeraient indifféremment d’un état à un autre.

Côté public on s’amuse, mais à peine a-t-on le temps de rire qu’un autre événement survient, et puis un autre, puis encore un, et qu’on se retrouve alors, peu à peu, plongé dans cet état étrange, à mi-chemin entre l’ivresse et l’asphyxie, si caractéristique de l’univers de Copi.

Dreyfus- 18 mai à 13h30

« …Et puis, il peut même pas partir : on le traite de sale youpin, on lui arrache ses boutons, on lui casse son épée, il doit rester là, au garde-à-vous, saluer, dire : « Oui mon général, merci mon général, vive la France ! Vive l’armée, vive le pape, vive les antisémites, vive l’Inquisition, vive les pharaons… » Non, non, non, reste avec ton père, reste avec ta mère, ne deviens ni soldat ni capitaine ; c’est pas un métier pour un vrai juif. »
« Zina », in Dreyfus  de J-C Grumberg

Discours de la Servitude volontaire – samedi 8 juin à 14h30

« Soyez donc résolus à ne plus servir et vous serez libres. Je ne veux pas que vous le heurtiez, ni que vous l’ébranliez, mais seulement ne le soutenez plus, et vous le verrez, comme un grand colosse dont on dérobe la base, tomber de son propre poids et se briser. »

« Certes, ainsi que le feu d’une étincelle devient grand et toujours se renforce, et plus il trouve de bois à brûler, plus il en dévore, mais se consume et finit par s’éteindre de lui-même quand on cesse de l’alimenter : pareillement plus les tyrans pillent, plus ils exigent ; plus ils ruinent et détruisent, plus on leur fournit, plus on les gorge ; ils se fortifient d’autant et sont toujours mieux disposés à anéantir et à détruire tout ; mais si on ne leur donne rien, si on ne leur obéit point; sans les combattre, sans les frapper, ils demeurent nus et défaits: semblables à cet arbre qui ne recevant plus de suc et d’aliment à sa racine, n’est bientôt qu’une branche sèche et morte. »

« Souffrir les rapines, les brigandages, les cruautés, non d’une armée, non d’une horde de barbares, contre lesquels chacun devrait défendre sa vie au prix de tout son sang, mais d’un seul ; nommerons-nous cela lâcheté ? »

« Chose vraiment surprenante (et pourtant si commune, qu’il faut plutôt en gémir que s’en étonner) ! C’est de voir des millions de millions d’hommes, misérablement asservis, et soumis tête baissée, à un joug déplorable, non qu’ils y soient contraints par une force majeure, mais parce qu’ils sont fascinés et, pour ainsi dire, ensorcelés par le seul nom d’un qu’ils ne devraient redouter, puisqu’il est seul, ni chérir, puisqu’il est, envers eux tous, inhumain et cruel. »

« …si l’on voit, non pas cent, non pas mille, mais cent pays, mille villes, un million d’hommes ne pas assaillir, ne pas écraser celui qui, sans ménagement aucun, les traite tous comme autant de serfs et d’esclaves : comment qualifierons – nous cela ? »

« N’est-ce pas honteux, de voir un nombre infini d’hommes, non seulement obéir, mais ramper, non pas être gouvernés, mais tyrannisés, n’ayant ni biens, ni parents, ni enfants,  ni leur vie même qui soient à eux ? »

« Disons donc que, si toutes choses deviennent naturelles à l’homme lorsqu’il s’y habitue, seul reste dans sa nature celui qui ne désire que les choses simples et non altérées. Ainsi la première raison de la servitude volontaire, c’est l’habitude. »

Étienne de La Boétie

Châtillon-Clamart

Il n’y a pas de Ajar – vendredi 17 mai 2024 à 20h30

Delphine Horvilleur est rabbin, conteuse, ancienne journaliste et directrice de la revue Tenou’a. 

Elle nous livre l’histoire d’Abraham Ajar, fils imaginaire et sans âge d’Emile Ajar, écrivain fictif inventé par Romain Gary, qui reçut un impensable deuxième prix Goncourt pour son roman La vie devant soi. 

Après Réflexions sur la question antisémite et Vivre avec nos morts (éditions Grasset), Delphine Horvilleur compose pour le théâtre ce monologue contre toutes les obsessions identitaires. Johanna Nizard incarne magistralement ce personnage indéfinissable, qui apostrophe le monde du fond de son « trou juif ».  

Nous ne sommes jamais « que ce que nous pensons être », et face à l’appartenance, aux discriminations et la revendication identitaire toujours plus forte, cet objet littéraire et théâtral rêve d’avancer, de croire en l’autre, d’inventer des ponts sur lesquels danser… 

Alors que la notion d’identité agite tous les débats, Il n’y a pas de Ajar nous convie à un voyage passionnant sur les chemins de notre complexité, de notre multiplicité et du dépassement des perceptions de soi.  

Birgit Kabaret #4 – vendredi 31 mai 2024 à 20h30

Après trois soirées inoubliables au cours de l’année 2022, le Birgit Kabarett est de retour à Châtillon ! En jouant des codes propres à l’univers du cabaret, Julie Bertin et Jade Herbulot continue de recréer, avec leur bande de « Kabarett girls » accompagnée de deux hommes orchestre, une forme théâtrale et musicale évolutive et festive qui s’ajuste, à chaque nouveau rendez-vous, au gré de l’actualité française et européenne.  

Dans ce dispositif de café-concert, les spectateurs sont au plus près des artistes, attablés par petits groupes. 

Dans la droite lignée de l’école brechtienne, les chansons et saynètes se succèdent dans le registre du burlesque et de la satire pour mieux croquer les personnages politiques français et européens.  

Ainsi, vous trinquerez sans doute avec Emmanuel Macron ou Ursula von der Leyen… à moins que ce ne soit avec les candidats aux élections européennes, ou les athlètes en préparation pour les Jeux Olympiques. 

Prenez place pour cette célébration collective joyeuse, impertinente et pleine d’humour.

Théâtre Paris-Villette

The Mountain – 22 mai à 20h

Quel point commun y a-t-il entre la première ascension du mont Everest par George Mallory et La Guerre des mondes, le feuilleton radio d’Orson Welles qui provoqua la panique des auditeurs ? Pourquoi des joueurs de badminton jouent-ils au baseball ? Et que vient faire Vladimir Poutine en maître de cérémonie dans cette affaire ?

The Mountain est un bric-à-brac d’histoires, d’images, d’actions et de concepts mis en réseaux pour questionner le mythe de la vérité. Entre théâtre, performance, vidéo, son et maquettes, les créations de la compagnie catalane Agrupación Señor Serrano expérimentent par tous les moyens scéniques des dramaturgies plurielles et novatrices pour interroger les contradictions de l’expérience humaine. Ici, le plateau est fragmenté en différents espaces, augmenté d’écrans mobiles, il devient laboratoire immersif autant que surface de projection et le public de se laisser happer par le vertige existentiel qu’il opère.
p

· en anglais surtitré en français ·

MINGUA DE UNA CASA EN RUINAS – 25 mai à 20h

Seule en scène, une femme charrie devant nous des centaines de morceaux de bois, restes épars d’une maison en ruine, et de cette matière première fragmentée, entrelace et tisse trois histoires. Celle du propriétaire de la maison détruite, celle de sa mère contrainte à l’exil politique dans les années 80, celle d’un couple face à ce symbole du foyer en miettes.

Ce projet performatif, inspiré d’une tradition de l’île chilienne de Chiloé dans laquelle les maisons sont traînées par terre ou par mer par la communauté, s’inscrit dans le passé, le présent et l’avenir des ruines ici étalées dans toute leur vulnérabilité et leur nudité. Ébana Garín Coronel, actrice chilienne, porte cette performance à bout de bras, perdue au milieu de cet amas de bois, feu un habitat. Et dans sa parole et ses actes vient questionner ce qu’habiter veut dire et la signification de la maison dans son pays, le Chili.
p

· en espagnol surtitré en français

La Mano sinistra – 31 mai à 20h

À la tête du projet Industria Indipendente, les artistes italiennes Erika Z. Galli et Martina Ruggeri mènent une recherche collective et pluridisciplinaire autour de la performance et des arts visuels et créent des formes hybrides mixant corps, surfaces, sons, voix et lumières en une écriture scénique polymorphe en résonance avec le monde d’aujourd’hui, ses préoccupations et mutations.

La Mano sinistra (La Main gauche), leur dernière création, convoque magie et sortilèges pour bousculer l’ordre symbolique des choses et remettre sur un même niveau l’être humain et le monde. Déhiérarchiser les relations entre le corps et la matière, la connaissance et l’agir, le sujet et son environnement. Car il fut un temps, pas si lointain, où être gaucher était suspecté, une déviance physique à inverser. Au plateau, elles sont quatre performeuses à embrasser ce poème visuel, rêve éveillé ou hallucination aux airs de fête sur le déclin qui questionne avant tout notre rapport à la norme.
p

· en italien surtitré en français ·

J1 Spectacles Génération A Lundi 10 juin à 20h

Vagabundus

Vagabundus est une pièce chorale dans laquelle treize corps et voix prennent possession de l’espace, comme pour en élargir les frontières. Ici le ciel et la terre se confondent, le sol devient océan, les corps chantent et crient pour que les coeurs restent vivants. Un voyage, immense, cyclique et intemporel…

Échogr’Art-Phie

Entre détournement d’objets, biorythmique corporelle, gestes intimes et physiques, Echogr’Art-Phie aborde la féminité du quotidien et questionne autrement l’amour véritable par le biais du phénomène menstruel. Agathe Djokam Tamo défend une danse indéniablement puissante et précise, très directe, très droite : une déflagration.

J2 Spectacles Génération A Mardi 11 juin à 20h

Voix d’Elle

Voix d’Elle est un cri du coeur.
Celui de personnes victimes de violences à travers le monde.
Voix d’Elle porte la voix et brise le silence complice de nos sociétés, casse les tabous et invite les langues à se délier. Une course effrénée et vitale qui traverse les obstacles sans craindre la chute, une danse pour se libérer et guérir.

La première danse politique

La première danse politique est un acte volontaire de se forger une conscience pour briser la crise de « la parole » au Burundi. Un baptême dans l’immensité du vide qu’est le silence d’un peuple, un appel à revisiter l’histoire du Burundi post-colonial. Haletante et exigeante, cette pièce impose un univers dans lequel corps et paroles se superposent, s’interrompent et débordent.

J3 Spectacles Génération A Mercredi 12 juin à 20h

Dag Papa

Qu’est-ce qui change lorsqu’on devient père ? Que transmet-on ?
Alioune Diagne enquête sur la lignée masculine dans sa famille à travers un solo émouvant dans lequel s’entremêlent danse, texte et peinture – à l’image de son grand-père, tisserand. Son geste se fait entendre dans les silences, là où plus fort encore résonnent les bruits sourds.

Un voyage autour de mon nombril

Julie Iarisoa se saisit de l’un des sujets les plus symptomatiques de notre temps : la solitude. Celles des silences murmurés avec une troublante densité. La solitude d’une île comme celle d’un être humain. Un solo à l’univers chorégraphique empreint de poésie, de bateaux de papier qui flottent et volent, comme une bouteille à la mer.

J4 Spectacles Génération A Jeudi 13 juin à 20h

Xarito-Amitié

Amitié-Xarito exprime l’amitié entre deux danseurs passionnés de cultures urbaines et de danse hip-hop. Ensemble, ils inventent une langue dansée faite de mouvements naturels, qui fait parler leurs ressentis, loin de tous repères et codes, aussi abstraite qu’universelle. Un « ovni » chorégraphique.

Guiligiri

« Guiligiri » signifie « tourner en rond » en langue mooré. Dans cette pièce, Esther Tarbangdo, victime de violences, refait le film de sa vie. Elle est un corps à la recherche d’un équilibre, sur un fil, elle se fait la voix de millions de femmes. Sa danse
est une suspension. Délicate et fragile, aux frontières de l’abîme… et profondément résiliante.

J5 Spectacles Génération A Vendredi 14 juin à 20h

Mangeuses d’âmes

Salamata Kobré s’empare de la douleur des femmes accusées de sorcellerie et bannies de leur communauté. Elle puise son geste dans leurs témoignages, leur fragilité et leur souffrance. À travers cette pièce inspirée des danses d’exorcismes pratiquées au Burkina Faso, c’est à un face-à-face qu’elle nous invite : frontal et sans concession.

Zouglou

Le zouglou est un rythme et une danse nés en Côte d’Ivoire dans les années 90 pour servir de relais artistique dans la lutte que menait la jeunesse à cette époque. Cette pièce se nourrit de l’histoire et de la gestuelle du zouglou, mais aussi à l’histoire des différentes révolutions dans le monde. Zouglou se veut une contribution aux luttes menées, au quotidien, par chacun·e d’entre nous. Une danse à la fois explosive, légère et dévorante.