Le roi nu est une adaptation, écrite en 1934, de trois contes d'Andersen, La princesse au petit pois, Les habits neufs de l'empereur et une histoire de porcher amoureux que je ne connaissais pas. La pièce a donc la forme d'un grand conte, où l'on trouve pêle-mêle une princesse toute blanche et toute mignonne, quelques cochons qui dorment, une gouvernante allemande pointilleuse sur la discipline, un poète de cour toujours en retard dans ses compositions, vingt-quatre matelas sur un petit pois, un ministre des tendres sentiments machiavélique, et j'en passe. Tout ce côté féerique vient à l'appui d'un propos politique : le roi nu, tyran qui poursuit ses sujets un poignard à la main, fanatique de la pureté du sang, c'est Hitler, et dans cet Hitler les autorités soviétiques crurent reconnaître Staline, ce qui valut à la pièce d'être interdite avant même d'être jouée. La mise en scène et la scénographie sont particulièrement virtuoses, puisqu'elles répondent à plusieurs défis, notamment celui de représenter le roi s'éveillant du haut de cent quarante-huit matelas. Les comédiens (une femme et neuf hommes) ont un jeu assez outré pour qu'on comprenne que l'on est dans une farce, mais pas trop pourtant pour qu'on y croie quand même. En bref, un spectacle tout à fait réjouissant.
Tarifs : 14¤ (orchestre/corbeille), 10¤ (balcon) et 6¤ (galeries) en écrivant à Laetitia. Indiquer le nombre de places, la date et la catégorie que vous souhaitez.
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